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La grande distribution en France peine à dénicher des talents

A l’instar de nombreuses autres branches d’activité, la grande distribution est confrontée à un manque de candidats pour certains métiers. La pénurie concerne les postes d’experts en relation client, d’architecte, d’analyste des données ou encore de manager, pour ne citer que ces exemples. Autant de professions que certains spécialistes recommandent d’intégrer, au vu des augmentations de salaire envisagées pour 2023.

Par le passé, la grande distribution parvenait à recruter facilement. Mais ce temps est révolu. Les acteurs de la filière font face à de sérieux problèmes de recrutement. Ils sont donc obligés de prendre certaines mesures pour attirer de nouveaux candidats. Bon nombre d’entre eux font preuve de davantage de souplesse dans la sélection des candidatures, tandis que d’autres proposent des rémunérations plus alléchantes.

Cette difficulté d’embauche devrait profiter à certains consultants en portage salarial. Parmi ces postes, celui de directeur de l’expérience collaborateur (DEC) est particulièrement recherché. Les experts citent aussi celui d’architecte des réseaux de distribution et de scientifique de données dans le retail.

Les directeurs de l’expérience collaborateur, un poste très demandé

La grande distribution a aujourd’hui besoin de redorer son image tant en interne qu’en externe. Elle a, dans ce sens, dû réaliser d’importants investissements. D’où la création, par exemple, d’une nouvelle fonction dépendant des ressources humaines (RH) : le DEC. Un métier qui se répand de plus en plus dans l’univers du commerce de détail.

Dirigeant et recruteur du cabinet Skill, Pierre Guivarc’h explique que cette profession contribue à l’invention d’une marque employeur. Soulignant que les enseignes ignorent quelle mesure adopter afin de conserver leurs employés, il précise :

Sa mission consiste à abaisser par tous les moyens le turn-over imposant de ce secteur.

Le métier de directeur de l’expérience collaborateur est surtout destiné à des professionnels ayant déjà travaillé en boutique. Ceux-ci doivent en outre disposer d’une sensibilité RH. Les salaires se situent autour de 40 000 euros bruts annuels. En 2023, de nombreuses offres d’emploi seront diffusées, en particulier pour ce poste. Ce sont les boutiques et les sociétés employant plus de 100 personnes qui cherchent le plus à embaucher un DEC.

En matière d’évolution de carrière, un responsable de l’expérience collaborateur peut être amené à occuper un poste de :

  • Chef d’équipe commerciale ;
  • Responsable de magasin ;
  • Directeur des ressources humaines.

Les architectes des réseaux de distribution, extrêmement prisés

Les supermarchés embaucheront aussi cette année des architectes des réseaux de distribution. Ces enseignes ont besoin de ces profils pour pouvoir :

  • Diminuer les dépenses liées au stockage ;
  • Changer l’emplacement géographique des plateformes ;
  • Stimuler la vente.

À noter que l’installation des stocks des marchandises au plus proche des clients constitue l’un des enjeux clés du secteur.

Pour occuper ce poste, les spécialistes préconisent d’avoir un master 2 en chaîne logistique. Des notions en marketing, en données et en finance sont également requises. Les candidats devront en outre posséder des connaissances sur la fabrication, la commercialisation et la finalité d’un produit. Une vision d’ensemble de la distribution s’impose également. Concernant le salaire, la directrice de l’école de management Kedge, Marie-Laure Furgala, révèle :

Mes étudiants qui travaillent dans ces fonctions sont rémunérés, en salaire de départ, environ 43 000 euros bruts par an. Mais certains leaders du e-commerce peuvent proposer des rémunérations allant jusqu’à 55 000 euros bruts par an.

Ces collaborateurs peuvent ensuite aspirer au poste de manager de la chaîne d’approvisionnement puis accéder au comité exécutif. Après 10 ou 15 ans d’expérience, leurs rémunérations peuvent aller jusqu’à environ 120 000 euros.

Les retailers sont en quête de scientifiques de données

Les besoins en data sont importants dans le retail. Les acteurs de ce domaine aspirent en effet à mieux comprendre leurs consommateurs. Le but étant de les séduire et de les pousser à acheter.

Les scientifiques de données ont donc un rôle important à jouer. Leur mission consiste à étudier d’innombrables renseignements collectés à travers :

  • Les transactions en ligne ;
  • Les tickets de caisse.

Ces documents ont par exemple permis à Carrefour d’obtenir des milliards d’informations sur ses clients. Le global CTO du groupe les a rassemblées dans un lac de données centralisé afin d’arriver à en tirer profit.

Un enseignant en marketing à Neoma Rouen-Reims, Bruno Godey, confirme une multiplication des offres d’emploi pour ce poste. Les data scientists sont très recherchés par les retailers, souligne-t-il. Ainsi, continue le spécialiste :

100 % des diplômés de notre MS marketing et data analytics en alternance sont en poste 6 mois après l’obtention de leur mastère spécialisé, pour des salaires moyens de 45 000 euros bruts par an.

Selon Marie-Laure Furgala, le recours à ces experts permettra de suivre les habitudes de consommation des acheteurs. Elle poursuit que ces informations rendront plus faciles :

  • La réduction des stocks ;
  • La gestion des priorités ;
  • L’établissement d’une relation entre les producteurs et l’enseigne.

Les données aideront aussi, d’après la responsable chez Kedge, les enseignes à mieux diriger leur chaîne d’approvisionnement.