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Impact de l’intelligence artificielle sur l’emploi : analyse et recommandations de la commission de l’IA

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L’intelligence artificielle (IA) s’installe de plus en plus dans le monde professionnel, transformant les tâches et les métiers. Son impact sur l’emploi et la qualité de vie au travail (QVT) suscite des interrogations légitimes et nourrit un débat parfois anxiogène. Le rapport de la Commission de l’IA, remis à Emmanuel Macron en mars 2024 offre une analyse approfondie de ces enjeux, décryptant les effets positifs et négatifs de l’IA et proposant des recommandations pour un développement responsable de cette technologie.

L’IA et l’emploi : une relation complexe

Contrairement aux sombres prédictions d’un cataclysme pour l’emploi, le rapport de la Commission de l’IA présente une perspective plus équilibrée sur l’impact de l’IA sur le marché du travail. Il rejette l’idée d’une destruction massive d’emplois, et souligne que l’IA prend en charge des aspects spécifiques plutôt que des fonctions entières. En automatisant des tâches répétitives et chronophages, l’IA libère du temps et des compétences humaines qui peuvent être réaffectés à des activités plus créatives, stratégiques et interpersonnelles.

Le rapport va jusqu’à suggérer que « l’avènement de l’IA pourrait engendrer de nouveaux métiers indépendants auparavant inexistants ». Ces professions, axées sur la supervision, la maintenance et la conception d’algorithmes, la gestion des données et l’interaction homme-machine, ouvriront des perspectives inédites d’emploi et de développement professionnel.

Toutefois, le rapport admet que « certains métiers, surtout ceux centrés sur des tâches routinières et répétitives, pourraient être menacés de disparition ou de réduction d’effectifs ».

Bilan contrasté sur la Qualité de Vie au Travail (QVT)

L’impact de l’IA sur la QVT est loin d’être uniforme et dépend largement de la manière dont elle est utilisée et encadrée. D’une part, l’IA peut améliorer la QVT en automatisant les tâches pénibles et répétitives et en permettant aux travailleurs de se consacrer à des activités plus enrichissantes. D’autre part, cette technologie peut engendrer de nouveaux défis en matière de QVT.

La surveillance excessive des employés par des systèmes d’IA, l’augmentation du stress liée à la pression des performances et la diminution des interactions sociales dues à l’automatisation sont autant de risques potentiels qu’il convient de prendre en compte.

Le dialogue social : un pilier essentiel pour un développement responsable de l’IA

Le rapport de la Commission de l’IA met en avant « l’importance du dialogue social comme outil indispensable pour accompagner les transformations du travail liées à l’IA ». Il insiste sur « la nécessité d’impliquer les partenaires sociaux dès le début des discussions concernant les choix technologiques et organisationnels afin d’assurer un développement de l’IA respectueux des droits des travailleurs et favorable à leur épanouissement ».

À cette fin, le rapport recommande plusieurs mesures concrètes, telles que :

  • la sensibilisation des représentants des salariés aux enjeux de l’IA,
  • l’établissement d’un dialogue social dédié à l’IA au sein des entreprises et des administrations,
  • l’intégration du dialogue social technologique dans un processus itératif caractérisant les projets liés à l’IA.