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Les chatbots permettent aussi de voyager dans le temps

L’intelligence artificielle s’améliore en permanence, à tel point qu’on peut aujourd’hui l’utiliser pour revenir vers le passé. Une technologue américaine s’en est par exemple servie afin de papoter avec son alter égo jeune au moyen d’un chatbot. Une expérience qu’elle a qualifiée de très étrange et d’étonnamment curative et positive.

La new-yorkaise Michelle Huang a créé à des fins thérapeutiques un robot conversationnel incarnant son « moi » enfant. Une intelligence artificielle (IA) formée à l’aide de journaux intimes que la jeune femme avait tenus de ses 7 ans jusqu’à après sa majorité (19 ans). Tout ce qui marquait ses journées y était noté : ses histoires d’amour, ses craintes, les jeux vidéo… D’après l’artiste de 26 ans, l’expérience se serait révélée très enrichissante au regard de son parcours de vie.

Le chatbot de Michelle Huang, baptisé « Jeune Michelle », repose sur le GPT-3 de OpenAI. Un algorithme qui, comme son équivalent ChatGPT, peut servir aux consultants informatiques dans certaines de leurs missions.

Des outils thérapeutiques efficaces

Après avoir achevé son IA, Michelle a essayé de discuter avec son pendant enfantin, grâce à l’outil ainsi créé. Sur Twitter, la jeune femme a déclaré que les réponses données par ce dernier s’apparentaient curieusement à :

ressemblaient étrangement à comment je pense que j’aurais répondu à cette époque.

Elle pense par conséquent qu’un bénéfice thérapeutique est ressorti de l’exercice. L’artiste a expliqué que celui-ci lui a procuré l’impression d’un retour vers son moi enfant. L’expérience était comme si son « elle » d’aujourd’hui et Jeune Michelle se faisaient un gros câlin, a-t-elle poursuivi. Elle a conclu avoir éprouvé des effets sur son « elle » actuel.

Michelle Huang a évoqué une discussion particulière. Elle aurait confié à son égo du passé comment sa crainte d’échouer l’a engourdi lorsqu’elle a franchi les portes de l’âge adulte. Pourtant, diriger de grands projets humanitaires et artistiques était son rêve. Elle a alors interrogé l’IA : à cette étape, es-tu satisfaite ou désappointée de ton futur toi ? Celle-ci lui a répondu qu’elle est vraiment fière de la Michelle d’aujourd’hui et de ce qui a été réalisé par elle. Le chatbot a ajouté que le parcours a été difficile et :

Je sais que tu as fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là. Je trouve que tu t’en sors très bien, et j’espère que tu continues à poursuivre tes rêves et à faire une différence dans le monde.

Retrouver son enfant intérieur

D’après Michelle Huang, ce dialogue avec la fille qu’elle était lui aurait permis de dédramatiser  sa vie et ses décisions. Les nombreuses épreuves parfois compliquées qu’elle a traversées ont contribué à forger la personne qu’elle est devenue, indique l’artiste.

Mais les bienfaits du robot conversationnel de la jeune new-yorkaise ne s’arrêtent pas là. Grâce à l’échange avec l’enfant intérieur, elle aurait pu :

  • Agir à nouveau en étant portée par l’intuition et non s’appuyer en permanence sur la raison ;
  • Revivre la joie et l’innocence de cette époque.

Elle a noté qu’avec l’âge, on finit par s’endurcir :

Vis-à-vis des merveilles du monde qui nous entourent et des nouvelles opportunités que cela nous offre. Je pense qu'il est important de garder cette âme d'enfant qui est en nous.

Selon Michelle Huang, sa création prouve que ce savoir-faire peut être un outil performant qui impacterait au mieux  la santé mentale.

Le robot conversationnel de l’artiste américaine a manifestement suscité bien des curiosités. Elle a été contactée par plusieurs personnes après avoir partagé ses résultats à travers les réseaux sociaux et sur son blog. Ceux-ci voulaient connaître l’astuce pour fabriquer un programme semblable.