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L’âge complique la recherche d’emploi des seniors français

Depuis 2015, le taux de chômage en France a constamment diminué et atteint maintenant 7,3 % de la population active. Soit une baisse de -3 points en huit ans. À l’opposé, la part de demandeur d’emploi chez les seniors s’envole. Une tendance clé alors que l’Exécutif compte repousser l’âge de la retraite.

En janvier 2021, Pôle emploi et l’Apec ont publié une étude sur la recherche de travail. Leur rapport ont montré que sept cadres seniors sur dix considèrent que leur situation de chômage est « particulièrement difficile ». Si bien que le taux de chômage chez les 55 ans et plus a atteint 56 % en 2021. Issu des données de la Dares, ce pourcentage traduit une forte hausse comparativement à 2003 (37 %). L’organe rattaché au ministère du Travail a même observé que ces proportions s’établissent à un niveau record depuis 1975.

À noter : Le portage salarial se présente comme une opportunité pour les séniors en recherche d’emploi.

 

Les employeurs préfèrent les profils plus débutants

Ces chiffres revêtent une importance particulière dans un contexte où le gouvernement prévoit d’allonger l’âge de départ à la retraite. Une réforme qui entraînerait un allongement de la durée du chômage pour les seniors. Nombreux sont ceux qui se disent contre ce projet pour cette raison.

Plusieurs quinquagénaires confient qu’ils endurent les plus immenses peines à se faire embaucher en dessus de 55 ans. Le 19 janvier dernier sur BFMTV, un ancien directeur commercial au sein d’une entreprise privée témoignait, « j’ai envoyé plus de 900 CV et lettres de motivation. En un an, j’ai été contacté 9-10 fois, et à chaque fois l'entreprise a privilégié un profil plus junior. »

À ce jour, l’ex-cadre supérieur perçoit mensuellement 1 600 euros et indique être obligé de mettre en vente sa maison. Il se déclare « en proie à la précarité avec sa facture d’électricité, sa fille âgée de 8 ans et son emprunt. »

En réponse au chômeur, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a expliqué le mécanisme de la refonte envisagée par l’Exécutif. Parallèlement à la réforme des retraites, a-t-il annoncé, le gouvernement entend instaurer un indice servant à évaluer :

  • La conservation des seniors au sein de l’entreprise ;
  • L’engagement des organisations à recruter ce type de profil.

 

Les jeunes sont moins chers payés

Une trentenaire au chômage nous a confié avoir essayé de dénicher un emploi avant la fin de ses droits à l’allocation chômage, mais ses tentatives ont été menées en vain, a-t-elle regretté. La femme révèle qu’à chaque fois qu’elle a postulé pour un travail, une même réponse lui a été donnée, « On me dit que j’ai 48 ans, je suis senior. »

Les employeurs la préféreraient à des candidats plus jeunes en raison de son expérience et ses immenses aptitudes. La quadragénaire affirme qu’ »ils privilégieront les jeunes de la vingtaine qui toucheront mensuellement 1 500 euros ». Découragée, elle se tourne dorénavant vers la Suisse voisine afin de rester active.

Dans une note, la Dares révèle néanmoins que la proportion des seniors en emploi a gagné 7,7 points entre 2014-2021. Grâce aux refontes des retraites, en revanche, celle des retraités s’affaiblit, a-t-elle précisé. En 2015, cette part s’est élevée au-dessus des 50 % et a grimpé constamment depuis. Ceci bien qu’elle demeure en dessous de la moyenne en Europe qui se situe à plus de 60 %. Cette évolution démontre que les employeurs ne voient pas les seniors comme des indésirables.