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L’inflation pousse certains Français à cumuler deux emplois

Selon NielsenIQ, les flambées tarifaires de l’année dernière ont absorbé pratiquement dix années de déflation dans la grande distribution. Depuis quelques mois, on observe une forte inflation, phénomène non observé depuis les années 1980, en France. Face à cette situation, les salariés cherchent des solutions pour augmenter leur revenu afin de s’en sortir.

Qualtrics a voulu connaître quelles mesures les Français ont prises pour accroître significativement leur salaire net face à l’inflation. Le cabinet a ainsi réalisé entre août et septembre derniers une étude auprès de 1 021 employés à plein temps. Son rapport dévoile qu’environ 30 % du panel ont songé à trouver une nouvelle profession mieux payée. Plus de 40 % déclarent quant à eux avoir envisagé ou cherché un deuxième travail. Dans les détails, 20 % ont réfléchi à ce cumul, tandis que 21 % s’y sont carrément lancés.

Une option concevable dans cette optique consiste à se tourner vers le portage salarial, combinant le meilleur du freelance et salariat.

Une situation inédite depuis 40 ans

Attaché de presse depuis 2014, Laurent Bartoleschi, s’est mis en quête d’un deuxième emploi bien avant la résurgence de l’inflation. À noter que le coût de la vie en France ne s’est plus alourdi depuis une quarantaine d’années. Le professionnel a dû devenir chef à domicile en parallèle après son divorce en 2017 pour verser une pension alimentaire. Son activité complémentaire lui permet de gagner 300-400 euros de plus par mois. Il commente avoir été contraint de trouver un second travail pour supporter un budget supplémentaire. L’homme indique toutefois qu’aujourd’hui :

[…] C'est plus compliqué avec l'inflation. C'est un cercle vicieux, forcément, les gens font moins appel à ce genre de service au regard de la situation économique.

Le propriétaire du restaurant parisien Ilô, Hikaru, a également été obligé d’exercer un deuxième emploi avec l’affaiblissement du pouvoir d’achat. Il n’a pourtant jamais envisagé cette possibilité. En septembre dernier, l’entreprise a vu son addition de viande tricolore atteindre 5 000 euros, contre 2 000 euros jusque-là. Le dirigeant confie :

Ma facture de courses personnelle a augmenté, puis celles du restaurant, puis nous avons subi une baisse de clientèle... Comme je ne peux me payer qu'un SMIC, je n'avais pas d'autre choix que de trouver un autre métier pour subvenir à mes besoins.

Outre ses fonctions dans le restaurant, il travaille en ce moment comme agent immobilier.

Les envolées de prix de 2022 s’expliquent par les matières premières

La hausse du coût de la vie a constitué l’un des marqueurs de l’année qui vient de s’écouler. Elle a été poussée par les hausses des prix des matières premières. Un expert de NielsenIQ explique que ces derniers pèsent largement plus que les produits distributeurs et premiers prix. Lorsqu’une personne consomme une marque locale, détaille-t-il, elle paie à la fois :

  • La matière première ;
  • Les dépenses de publicité, de marketing…

La pondération du coût des matières premières y est moins conséquente. Les marques obtiennent alors une variable d’ajustement, conclut le spécialiste. Les données de l’Insee montrent une nette hausse de la majorité des produits importés en France depuis l’invasion de l’Ukraine.

NielsenIQ a dressé en parallèle un classement des produits ayant connu la plus forte flambée de prix entre décembre 2021 et décembre 2022 :

  • L’épicerie épinard (+27,71 %).
  • L’épicerie de vinaigre pour conserves (+28,63 %) ;
  • Le surgelé de viande hachée (+30,26 %) ;
  • L’épicerie de concentré de tomate (+31,3 %) ;
  • Les frais de margarine (+33,16 %).

Cette année, en revanche, les experts estiment que l’élévation du coût de la vie dépendra surtout des tarifs énergétiques.