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Une disparité hommes/femmes persiste au sein des postes de direction

L’inégalité hommes/femmes en milieu professionnel résiste aux mesures politiques de discrimination positive adoptées ces dernières années. Les hommes restent encore largement plus représentés que les femmes sur les postes à responsabilité.

Les initiatives politiques promouvant l’égale représentation entre les genres dans les entreprises se multiplient. Nonobstant, les offres d’emploi demeurent en majorité adressées aux candidats masculins. Un fait qui peut moins concerner les propositions de mission en portage salarial.

Cette situation est à l’encontre des idéaux économiques et sociétaux. Sur le premier point, les entreprises où les postes à responsabilité sont davantage occupés par les femmes s’avèrent plus efficaces. De nombreuses recherches le prouvent. Concernant le second, la disparité hommes/femmes constituerait le plus important challenge actuel du point de vue des droits humains. Les universitaires et les Nations Unies sont tous de cet avis.

Des chiffres éloquents qui témoignent d’une inégalité sociétale

De l’autre côté de l’Atlantique, les hommes regroupent 93,8 % des CEO du S&P 500. Plus globalement, ils rassemblent 72 % des patrons américains. Dans le secteur culturel, 83,7 % des réalisateurs de films à Hollywood appartiennent au même genre. Dans les 50 principales universités en Amérique du Nord, l’inégalité s’amplifie significativement vers le haut de la hiérarchie des dirigeants. Les postes sont à 65,1 % détenus par des hommes chez les doyens.

En France, Bpifrance témoigne aussi de cette distinction entre les genres dans une enquête dévoilée le 1er décembre dernier. Les femmes composent seulement 12 % des dirigeants dans les ETI et PME d’au moins 10 collaborateurs, d'après l'organisme. Il souligne même que cette part diminue à mesure que la dimension des entreprises grandit. Parmi les sociétés tricolores recensant 250 salariés ou plus, précise Libération, à peine 6 % sont dirigées par une femme.

Bpifrance a établi les caractéristiques de ces femmes au poste de direction. Il en ressort qu’approximativement 33 % d’entre elles ont récupéré un commerce familial. De leur côté, seuls 13 % de leurs homologues masculins sont parvenus à leur poste par la même voie.

Le déséquilibre se perpétue en raison d’aspirations différentes

Divers facteurs expliquent ce déséquilibre. Les plus connus portent sur la discrimination et les préjugés. Mais Tatiana Balushkina et Leah Sheppard, professeures assistantes au Franklin University Switzerland et à Washington State University, en ont identifié d’autres. Elles ont mené depuis 2016 une recherche sur ce sujet. Selon leur conclusion, les disparités persistent vraisemblablement aussi à cause des inégalités d’aspiration entre hommes et femmes.

Les deux expertes affirment que celles-ci peuvent découler du processus dit d’auto-stéréotypage. Dans celui-ci, les personnes intériorisent leurs préjugés respectifs et se mettent de leur propre gré en adéquation avec les normes liées aux sexes.

Pour les femmes, cette adaptation implique l’assimilation d’un cliché plus collectif. Ce phénomène les pousse à moins postuler à des postes directionnels. Les hommes peuvent pour leur part se croire en conformité par rapport aux idées reçues sur les collaborateurs masculins. Ils disposent ainsi d’une plus grande confiance en eux.

D’autres motifs favorisent également ces écarts d’aspiration. Des études antérieures ont déclaré que les femmes sont traitées différemment pendant leur intégration sur le marché de l’emploi. Elles ont moins accès aux formations et aux missions intéressantes. La peur d’être submergé par le stress lié aux postes directionnels existe aussi sans doute. Ceci alors que les femmes prêtent en même temps attention à leurs responsabilités parentales et privées.