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Des difficultés de recrutement mettent en danger les services publics

Le grave manque d’attractivité de la fonction publique territoriale a commencé à se manifester au cours de cette rentrée. Le nombre de professions en tension s’accroît en permanence, si bien que les services traversent aujourd’hui une période de trouble. Ce phénomène touche quasiment toutes les filières : animateur, informaticien, aide-soignant, etc.

Partout en France, les services publics sont confrontés à un sérieux manque de main-d’œuvre. Du technique à l’administratif, sans parler de la culture, de l’animation, du médicosocial et du social, aucun secteur n’est épargné.

Sur ce sujet, l’on signalera que les fonctionnaires peuvent occuper un travail complémentaire si leur administration l'autorise. Dans ce cas, ils ont parfaitement la possibilité d’exercer une activité accessoire en portage salarial. Ce dispositif renvoie à une forme d’emploi née de la combinaison entre les atouts du salariat et de l’entrepreneuriat. Il permet aux personnes qui l’adoptent de bénéficier de la liberté de l’indépendant, de la protection sociale de l’employé classique, etc.

Les animateurs pour le périscolaire manquent à Lyon

Cette pénurie se ressent au sein de la municipalité lyonnaise. La responsable des ressources humaines de sa délégation Jeunesse, Éducation, Enfance, Sport et Inclusion, Sylvianne Gachet, déplore :

Il nous manque une centaine d’animateurs pour le périscolaire, sur un total de 400 contrats. On ne trouve plus d’étudiants, et encore moins ayant le Bafa [brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur], car les formations n’ont pas eu lieu pendant deux ans, à cause du Covid.

Les crèches gérées par la commune, cumulant 436 postes, peinent quant à elles à attirer 11 diplômés, dont :

  • Des éducatrices de jeunes enfants ;
  • Des directrices ;
  • Des auxiliaires de puériculture.

Le manque de personnel se révèle encore plus notable dans les crèches associatives, confie la responsable. Elle ajoute que les établissements scolaires sont en ce moment à la recherche de 22 individus. Ceci pour prendre en charge un service de qualité à la cantine. Sylviane Gachet souligne en revanche que le nombre d’agents territorials spécialisés des écoles maternelles (Atsem) suffit pour l’instant. Les enfants entrés dans les écoles ayant vu leur effectif s’amoindrir dans la capitale des Gaules. Les structures d’hébergement pour senior en perte d’autonomie et les piscines sont cependant confrontées à une situation plus délicate. Cet été, il y manquait respectivement :

  • 17 aides-soignants ;
  • Près de 20 maîtres-nageurs.

Des solutions urgentes sont nécessaires dans certains domaines

L’Eurométropole et la municipalité de Strasbourg ont établi en juin dernier un bilan détaillé des professions les plus tendues. Elles ont découvert que la pénurie concerne plus de 30 métiers au total. Parmi eux figurent :

  • Les auxiliaires de puériculture et éducatrices de jeunes enfants ;
  • Les Atsem ;
  • Les assistantes sociales ;
  • Les secrétaires médicosociales ;
  • De nombreux profils techniques (en électromécanique, entre autres) ;
  • Le digital ;
  • La comptabilité ;
  • Les ressources humaines.

La directrice adjointe du centre de gestion de la Haute-Garonne, Hélène Ollier, souligne que certaines fonctions requièrent une action urgente. Elle prévient que la vacance de poste peut entraîner une suspension du service public.

Le secrétaire de mairie constitue la première des professions les plus en tension. L’indice de criticité de ce métier se situe à son plus haut point, compte tenu :

  • Du défaut d’attractivité de ces emplois occupés le plus généralement, faiblement peu rémunérés et à temps partiel ;
  • De l’inexistence de formation particulière ;
  • De l’augmentation des opportunités de carrière (environ 300 entre ces deux dernières années dans la Haute-Garonne).

Il compte beaucoup de postes vacants dans plusieurs villes de campagne. Pourtant, une administration locale ne peut pas fonctionner en son absence.